III . SITUATION:

M. R était un patient de 85ans, en service de réanimation. Il a été hospitalisé pour un sepsis à départ urinaire ainsi qu’une insuffisance cardiaque. Ce patient était alité, sous oxygène, nourrit par sonde naso-gastrique, et avait une sonde urinaire. J’ ai pris en charge ce patient, occasionnellement lors des nursings de l’après-midi, pour remplacer le binôme d’un aide-soignant qui était occupé. J’ai pu constater que lors du soin, M. R se crispait, se raidissait, et gémissait, même en lui parlant normalement et lui expliquant ce que nous allions faire.

Un matin, alors que j’avais fini de faire les toilettes et de nettoyer les boxs qui m’étaient attitrés ce jour là, j’ai proposé mon aide à un autre binôme qui avait pris du retard sur la toilette d’une patiente. Elles m’ont dit qu’elle n’avait pas besoin de moi pour finir. Je leur ai donc suggéré de nettoyer le box de M. R à qui la toilette avait déjà était faite. Elles m’ont demandé si cela ne me dérangeait pas, je leur ai répondu que non, et je suis allée chercher le chariot de ménage. Je suis entrée dans le box, M. R était tourné coté fenêtre, je ne lui ai pas parlé afin de le laisser tranquille car je pensais qu’il dormait. J’ai commencé à nettoyer, puis j’ai vu que M. R commençait à trembler et à gémir. En voyant cela, j’ai arrêter ce que je faisais puis je suis passée de l’autre coté du lit pour qu’il puisse me voir. Je me suis approchée et mise à sa portée de façon a ce qu’il puisse me voir et m’entendre au mieux, et je lui demander ce qui lui arrivait et s’il avait besoin de quelque chose. N’ayant pas eu de réponse et voyant ses grands yeux noirs se fixer sur moi ainsi qu‘observant que sa respiration était superficielle et saccadée, j’ai pris mon temps pour lui redemander s’il avait besoin de quelque chose… s’il avait froid… s’il avait faim ou soif… s’il avait mal… s’il avait peur… Quand j’ai prononcé ce mot ses yeux se sont encore plus écarquiller. J’ai donc pris un ton doux