Pierre et Jean : Extrait 1.
« Zut ! s’écria le Père Roland […] qui ravissait le Père Roland. »

I) Un incipit qui remplit bien son rôle :
L’incipit doit donner au lecteur des renseignements sur le cadre spatio-temporel, sur les personnages et doit inciter le lecteur à aller plus loin dans le roman.
Le cadre de l’action est fixé dès le début de l’extrait : « les yeux fixés sur l’eau » (l.3) ; « Je sens de l’eau sous moi » (l.24), « le large horizon de falaises et de mers » (l.27-28)
L’action se déroule donc sur l’eau, à bord d’un bateau. Les indications temporelles sont moins précises : elles nous permettent simplement de savoir que l’incipit arrive in medias res, et que les personnages pêchent depuis : « avant midi »
Les renseignements sur les personnages nous sont donnés de manière rapide ; on apprend que le père Roland est grossier (l.1), impatient, passionné de pêche, sensible aux charmes des femmes.
Mme Roland nous est dépeinte comme une femme rêveuse et sentimentale, que la pêche n’intéresse nullement.
Les deux personnages éponymes ; Pierre et Jean sont à la fois présentés comme complémentaires (conjonction de coordination du titre) et comme opposés, dans leurs apparences physiques, dans leur situation sur le bateau (bâbord ; tribord), comme complices dans leurs attitudes vis-à-vis du Père.
Seule Mme Rosémilly ne nous est pas décrite.
Le lecteur qui prend connaissance des questions de cet incipit qu’il espère voir résolues par la suite du roman.
Qui peut être Mme Rosémilly , dont le narrateur ne nous dit rien ? Quel aspect des relations entre les deux frères sera le plus important (complicité ou opposition) ?
L’incipit de ce roman remplit donc les différentes fonctions, qui lui sont assignées.

I) Un brusque changement de situation :
La présence d’un incipit in medias res, implique qu’il existe une situation préalable à l’arrivée du lecteur.
Pour la bonne compréhension, il ne sera pas inutile de fournir au lecteur quelques éléments lui