L'étranger d'albert camus
L ’Étranger peut être défini comme un roman philosophique, même si aucun système de pensée n’y est explicitement exprimé. Mais à travers le personnage de Meursault, plus com- plexe qu’il n’y paraît, Albert Camus nous présente sa conception du monde en 1942. L ’auteur lui-même a insisté sur cet aspect dans la préface à la première édition américaine du romant :
« J’ai résumé l’Étranger , il y a très longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est …afficher plus de contenu…
3. Un homme absurde
Longtemps il s’en accommode pourtant, faisant semblant, tout en percevant leur absurdité.
Mais finalement on lui demande trop fortement de jouer le jeu, et il refuse. Sa révolte monte de manière presque insensible lors de son procès. Le jeu social est alors à son maxi- mum : l’aspect théâtral des débats de la justice, surtout quand il en vient à mettre en cause ses amis et sa maîtresse, lui est insupportable.
Mais finalement, c’est un autre aspect de ce jeu social, tout aussi rituel que l’institution ju- diciaire qui va faire « crever quelque chose en [lui] », la religion. Il a dès son arrestation ou presque été mis en contact avec le fanatisme religieux, en la personne du juge d’instruction. À la fin du roman, c’est l’aumônier de la prison qui déclenche la prise de conscience finale. …afficher plus de contenu…
Et il refuse de revenir sur cette manière de voir le monde. Finalement il accepte la mort pour rester fidèle à lui-même, il veut à tout prix mourir sot.
Pour mieux comprendre Meursault, il faut se reporter à l’essai écrit par Camus la même an- née que l’Étranger , le Mythe de Sisyphe . Il y présente le personnage de la mythologie grecque comme un symbole de l’absurdité du monde. Face à cette dernière, Camus entrevoit, pour tout homme conscient, trois possibilités : le héros absurde (Don Juan en constitue l'exemple), le suicidaire et le croyant : * Le héros absurd e fait face à l’absurdité de la vie. Il va même jusqu’à l’apprécier, recher- chant toujours la même flamme, la même passion qui l’anime, comme le fait Don Juan en