La bible, l'écrit, le lu et autres points
Philippe Cassuto, Aix-en-Provence
Dans le cadre du colloque « Oralité et Ecriture dans la Bible et le Coran », je vais aborder quelques spécificités du texte hébreu de la Bible qui montrent clairement l’articulation entre le texte écrit et le texte lu. Ce texte se présente aujourd’hui sous deux formes : le volumen (le rouleau à usage liturgique) et le codex (livre dont les pages se tournent). L’adoption du codex s’est fait au 8e siècle, bien après l’apparition de cette forme bien attestée dès le 3e siècle pour les manuscrits gréco-latins, dès le siècle suivant pour les textes syriaques.
Un certains nombre de marques et de notes témoignent d’états plus anciens du texte. C’est ce que nous allons essayer de montrer à partir des cas pertinents que nous avons listés.
1- Autres points
L’espace blanc
L’espace blanc brise la lecture/l’écriture linéaires[1].
Parasha ouverte ou fermée
C’est le passage du dessus qui est ouvert ou fermé à l’interprétation.
Ouverte, par exemple, dans Genèse 1 après chaque jour
Fermée, les deux premières entourent Genèse 3,16 :
A la femme, il dit : « Je vais multiplier tes souffrances et tes grossesses : c’est dans la souffrance que tu enfanteras des fils. Ton élan sera vers ton mari et, lui, il te dominera. »
Voir aussi Genèse 4,1 (we-ha-’adam yada‘ ’et hawa ’ishto, et Adam connut Eve sa femme) qui ferme le passage 3,22-24 (l’expulsion du paradis terrestre)
Parasha en milieu de verset
La marque de Parasha peut aussi exister en milieu de verset. D’après la Mp de Genèse 4,8, il y en aurait 28, mais la Mp de Genèse 35,22 en indique 35. Les 2/3 se trouvent dans le livre de Samuel.
Exemple Genèse 4,8 (pas dans tous les manuscrits)
Wa-y’omer Qayin ’el Hevel ’ahiw wa-yehi bi-hyotam ba-sade wa-yaqom Qayin ’el Hevel ’ahiw wa-yahargehu
Et Caïn dit à Abel son frère et alors qu’ils étaient dans le champ, Caïn se leva vers Abel son frère et il le tua.
Dans le Samaritain, la