La biodiversité
Ceux qui n’ont pas profité des quelques montées de ces dernières semaines pour faire leurs réserves vont devoir se passer de bichiques pour le réveillon de Noël. Si la sécheresse a sa part de responsabilité, certains y voient un signe de la diminution de la ressource...
Ingénieur écologue à la Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de la Réunion, Bernard Anamparela se souvient de réveillons où le “caviar péi” était consommé sans modération et à un prix semblant impossible aujourd’hui. “Dans les années 80, je me souviens du kilo de bichiques vendu 20 francs”, se remémore le spécialiste de la vie aquatique de l’île. Les temps ont bien changé et il faut compter environ 40 euros aujourd’hui pour acheter un kilo du précieux et... rare alevin. Particulièrement pour ces fêtes de fin d’année : que ce soit dans l'est ou dans le Sud, pas de grandes montées cette année à la très prometteuse nouvelle lune de début décembre. Une montée très attendue par les pêcheurs, ces derniers ayant dû faire face à une année pauvre en la matière. Le constat est unanime : la saison a pour l’instant des plus médiocres. Des raisons naturelles sont avancées notamment le niveau bas des rivières en cette période de sécheresse (les bichiques ont besoin d’un “appel” de l’eau douce en mer). Reste que l’étiage n’a pas empêché les remontées les autres années. L’absence de bichiques reste rarissime. “Cette année, ce sera fortement compromis”, . Un nouveau signe de la raréfaction de l’espèce dans l’île ? Un chiffre : depuis 1992, l’Arda constate que la densité des bichiques adultes a été divisée par dix dans certaines rivières de l’île (nos éditions précédentes). Un “déclin documenté” qui a motivé l’UICN à classer le cabot bouche-ronde comme “quasi menacé” de disparition (voir par ailleurs). “On note une diminution des montaisons en tout cas