La cantatrice chauve une fausse scène d'exposition
Extrait étudié : « M. Smith:Naturellement » scène 1
I. Une anti-pièce
1. La grande place des didascalies
La didascalie donne des indications sur le décors et l'atmosphère. Ici l’ambiance est très anglaise. Cependant l'adjectif anglais reste à définir, car il est imprécis et qu'il nous renvoie à des stéréotypes. Sur la fin de cette longue première didascalie, il est noté « 17 coups anglais ». Cela nous montre que cette -dernière est écrite pour le lecteur plutôt que le metteur en scène. Le mot anglais devient ironique par sa répétition. Les didascalies donnent aussi des indications sur le jeu de scène : elles soulignent les différences entre M. Smith et Mme Smith. L'homme lit le journal en fumant une pipe. Et la femme raccommode des chaussettes ; vision très stéréotypée.
2. La parodie d'une scène d'exposition
Par définition, une scène d'exposition doit introduire l'intrigue. Cependant dans cette anti-pièce aucune intrigue n'est présente. Les personnages parlent de choses inintéressantes et rien ne se passe. Les informations apportées soulignent l'aspect artificiel de la double énonciation(acteurs/spectateurs).
II. L'enjeu est dans le langage
1. Une scène de bavardages
Mme Smith est prise de logorrhée(flux de paroles), elle parle à M. Smith qui ne l'écoute pas, elle passe du coq à l'âne. Elle n'est pas maître de ses paroles. Ce qu'elle dit, en faisant de longues énumérations, n'a aucun intérêt.
2. Son langage est mécanique
Les répliques de Mme Smith sont inspirée des méthodes de langues ASSIMIL. Le claquement de langue de M. Smith correspond au gong pour répéter le mot. Les phrases sont simples, elles ont une structure grammaticale basique : sujet/verbe/complément. Plus on avance dans la réplique de Mme Smith plus elle complique cette structure. Dans une premier temps elle utilise un adverbe intensif, puis un comparatif. La structure est correcte mais d'un point