La cause
Imaginez une guerre. Une guerre mondial. La troisième depuis 1914. C'est une boucherie. Un scandale politique que les soldats doivent payer au prix de leur vie. Un président a, un jour, déclaré qu'il n'y aurait plus jamais de massacre d'Homme à Homme grâce à la bombe nucléaire. Pourtant, nous, ici, dans ces camps militaires nous combattons l'ennemi tous les jours. Pas de vacances. Pas de repos. Pas de week-end. Nous sommes en 2014. Un siècle s'est écoulé depuis 14-18. La guerre dure depuis quatre ans maintenant. Nous luttons chaque jour pour une chimère: «Liberté, Égalité, Fraternité». Ce fut aussi la devise d'un certain pays, mais maintenant c'est la nôtre. Imaginez les politiciens se battant à coups de plume; et nous à coups de bâton . Imaginez-vous en tant que politicien. Et maintenant en tant que guerrier. Le changement que vous avez ressentit est-il grand ? Si oui vous êtes guerrier. Sinon vous êtes ministre.
Je viens de me lever. Il fait nuit. En guise de réveil un bombardement. Le vingtième de la semaine. Comme à mon habitude je me lève, j'enfile mon uniforme, et je sors... Mon garde affalé par terre. Mort. Sans doute un éclat d'obus! Mais je le vois se retourner. Il dort. Il en a bien besoin. Je passe sans le réveiller. Á ma droite le quartier général , doté d'officiers avec deux grammes d'alcool dans le sang. Á ma gauche la « boucherie héroïque » de voltaire et Candide. Dans un fossé sont entassés les corps des défunts n'ayant pas survécus à la paix. Je me dirige vers la cantine, où l'on me sert ce qu'ils appellent un potage. J'appellerai plutôt ça de l'eau chaude, deux légumes, un bout de viande. Après ce repas luxueux je me dirige vers la tente réservée aux officiers, je lis mon emploi du temps : «Inspection générale». Quelle joie! pensais-je alors avec ironie. Vers neuf heures un sergent vient me réveiller en expliquant que le régiment était prêt pour une inspection. Et oui... Je me suis endormi. Je sors. Je les vois. Exténués. Le