La chevelure
Questions: Quel est l'intérêt de cette réécriture? Quelle liberté apporte la prose par rapport au vers? En quoi le passage du vers à la prose est-il significatif de l'évolution poétique de Baudelaire? De ces deux textes, lequel vous semble le plus “poétique”? Prose et vers sont-ils nécessairement à opposer? La prose vous semble-t-elle plus facile à manier que le vers? Peut-on dire qu'un poème en prose reste un poème? Eléments d'introduction:
- Sur Baudelaire, voir le commentaire d'Une Charogne
- On rappellera que le poème en prose est un genre nouveau au XIXe et qu'il a notamment été réellement formé par Aloysius Bertrand, dans son recueil Gaspard de la Nuit (1842).
- Les petits poèmes en prose (connus également sous le nom de Spleen de Paris) témoignent de l'évolution poétique de Baudelaire vers une plus grande liberté et surtout de sous souci de rapprocher entre eux les genres littéraires: ces textes, où la veine poétique est maintenue, peuvent se rapprocher de récits, ou même d'essais critiques.
La chevelure; Un hémisphère dans une chevelure 1. Premiers repérages
A. Passage du vers à la prose. * Entre les deux versions, cinq ans se sont écoulés: 1857 pour La chevelure, extrait des Fleurs du Mal, 1862 pour Un hémisphère dans une chevelure, extrait de Petits poèmes en prose. Le passage du vers à la prose témoigne donc d'une évolution poétique. * Il est donc essentiel de comprendre le passage à la prose comme un « perfectionnement », un progrès dans la conception poétique du poète: Baudelaire nous suggère donc que la poésie doit évoluer vers un renoncement au vers.
B. Ce que nous disent les titres * Tout d'abord, la référence à la chevelure apparente nos deux textes à l'art du « blason » poétique (comme pour les armoiries des grandes familles, le blason poétique est un « détail », une « partie » du corps qui symbolise la femme toute entière). Pourtant, entre ces deux titres, on note un écart, une différence dans la