Mises au point sur :

- L’art gothique : appellation donnée par les historiens de la Renaissance qui méprisent cet art associé aux barbares, aux envahisseurs goths, et donc opposé au bon goût romain. Cette appellation est un total contresens historique puisque 7 siècles séparent les Goths de l’art gothique. Le triomphe de l’architecture gothique se situe au milieu du XIIIème S.

- Traditionnellement, on fait naître l’art gothique avec l’abbé Suger de Saint Denis qui prend la direction de l’abbaye en 1122 et se lance dans la reconstruction de l’abbatiale pour exposer les reliques de St Denis, 1er évêque de Paris, en 1140. Il veut voir s’exprimer le « dieu lumière » = la lumière représentant l’amour de Dieu pour ce qu’il crée et l’amour des êtres se portant vers leur créateur.

- Pour permettre à la lumière d’entrer dans l’édifice religieux, il faut réduire la place des murs et les rendre translucides. On tire alors parti de l’invention de la croisée d’ogives en Angleterre fin XIè S. : la voûte devient plus légère, pèse moins sur les murs qui peuvent être alors percés à tous les niveaux, se met en place la gloire du vitrail. Et pour permettre la vénération des reliques, il faut de la place à l’intérieur, permettre la circulation des hommes : l’espace est unifié avec moins de murs, de fines colonnes et un double déambulatoire autour du chœur. L’espace interne devient homogène, baigné des rayons de lumière : la fenêtre devient l’ornement autour duquel tout s’ordonne.

- La cathédrale = séjour de Dieu, ecclesia des premiers temps chrétiens destinée à rassembler les religieux et les fidèles autour de l’autel pour la célébration, mais aussi église de l’évêque et église urbaine. Elle est à la fois un lieu de prière et de réunion des confréries. La construction des cathédrales gothiques correspond au réveil des villes : les vitraux sont financés par les donateurs dont on dessine les métiers, le monument se construit avec les dons des riches citadins