La concience et l'inconcient
Intro : La conscience comme distance au monde et à soi-même
L’homme, dans la mesure où il est conscient, n’est plus simplement dans le monde, comme une simple chose, un simple vivant. Il est au contraire devant le monde, et le monde se constitue pour lui comme monde à connaitre, à comprendre, à juger ou à transformer. Le monde est ainsi mis à distance et tout l’effort de penser ou d’agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l’homme et du monde, instaurée par la conscience (texte de Hegel). Toute la question de l’illusion prend alors son sens dans la mesure où l’homme est aussi, par la conscience, comme « exilé » de lui-même – la proximité de l’homme à lui-même est problématique. La conscience est alors ce par quoi l’homme est tenu à l’obligation de se penser, de s’interroger, de penser le monde et de l’interroger. C’est l’injonction pythique faite à Socrate du « Connais-toi toi-même » comme mise à l’épreuve des certitudes. Et si, au terme de cette enquête, il ne sait qu’une chose, c’est qu’il ne sait rie, du moins ce non savoir est-il conscient et est déjà une forme de sagesse.
La conscience comme lieu de vérité ou d’illusion ? [Descartes vs Spinoza]
Pour Descartes, la conscience était le lieu et le modèle de la vérité (le cogito). L’individu devenait le point de départ de la connaissance. « Mais je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis, moi qui suis certain que je suis : de sorte que désormais, il faut que je prenne soigneusement garde de ne pas prendre imprudemment quelque autre chose pour moi… » (5ème Méd.)
L’unique certitude, ou plutôt, le point d’appui de toutes les certitudes à venir, celui qui résiste au doute hyperbolique, est celui qui livre l’énoncé : je pense donc je suis. Le donc n’exprime pas la conclusion d’un raisonnement. Il faut plutôt dire : à chaque fois que je pense, j’ai aussi conscience d’exister (et j’en ai donc aussi la certitude). Pensée et être, sujet et