La concurrence pure et parfaite est-t-elle légitime?
La concurrence dans nos sociétés est présente partout ; dans la vie professionnelle, la vie sportive ou la vie amoureuse. Elle met les hommes en concurrence les uns aux autres. Mais les armes dont ils disposent et les contraintes qu'ils rencontrent varient avec leurs activités. À partir du dernier tiers du XIXe siècle, avec l'émergence des très grandes entreprises, notamment dans les chemins de fer, l'acier etc., les économistes vont être conduits à préciser ce qu'est la concurrence[]. C'est Augustin Cournot[] qui le premier en 1838 dans son ouvrage Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses donna une définition précise non de la concurrence mais de ses effets : il y a concurrence quand le prix approche le coût marginal de la firme. En 1871, William Stanley Jevons introduisit la notion de connaissance parfaite des conditions de l'offre et de la demande. Francis Ysidro Edgeworth fut le premier économiste[ ]à tenter de définir de façon rigoureuse ce que pouvait être une concurrence parfaite. Finalement c'est Frank Knignt qui en 1921 dans son ouvrage Risk Uncertainty and Profit[] énonça les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite que nous connaissons aujourd'hui. La concurrence pure et parfaite est un élément central pour que, dans la théorie néoclassique telle qu'elle a été développée par Léon Walras, Alfred Marshall, Vilfredo Pareto, l'économie puisse permettre à chacun d'obtenir une satisfaction maximale. Toutefois, ces auteurs raisonnent dans le cadre d'une économie stationnaire. Quand Joseph Schumpeter va introduire l'innovation et en faire l'essence de la concurrence en régime capitaliste les choses vont changer. Malgré tout et malgré les tentatives le concept de concurrence pure et parfaite demeure central en économie théorique[]. Même les théoriciens des courants néokeynésien et néoclassique; à travers « concurrence imparfaite », analysent les écarts