La conquête hispano-portugaise est surprenante à bien des égards. Qu’est ce qui explique que de grandes civilisations furent conquises en l’espace de quelques mois alors que d’autres sociétés, à un stade de chefferie ou de tribu, ont su résister à ces envahisseurs venus d’outre-mer. Dans tous les cas, ils ont eu à faire face à la même réalité : La rencontre de la civilisation du métal contre la civilisation de pierre. Ils ont tous été exposés aux microbes apportés par les Européens tels l’influenza, la rougeole, la coqueluche ainsi que la variole. Mise à part le fait que la majorité des indigènes aient été décimés par les maladies, il semble que le stade d’évolution au niveau du type de société ait été un facteur déterminant à la résistance coloniale. Plusieurs caractéristiques, tant politiques, religieuses que culturelles émanant des divers univers sociaux, expliquent le comportement des diverses populations face à la venue des Européens.

La conquête des grands empires précolombiens
À priori, on peut penser que l’organisation étatique de ces empires indiens aurait protégé leur population, toutefois la réalité en a été tout autre. En fait, leur organisation centralisée a eu pour conséquence de faciliter la tâche des conquistadors. Soumises de longue date à des lois hiérarchiques et rigoureusement contrôlées par l’empereur, ces populations ont été incapables de résister longtemps. Défier l’autorité ne faisait pas partie des mœurs de ces sociétés. Louis Baudin est d’ailleurs formel à ce sujet : « L’Inka a donné à son peuple une mentalité d’esclave… l’Indien n’avait qu’à obéir, et quiconque s’est accoutumé à une obéissance passive finit par ne plus agir par lui-même et se prend à aimer le joug qu’il subit » Une fois leur chef disparu, Moctezuma chez les Aztèques et Atahualpa chez les Incas, il était donc facile pour ces seigneurs étrangers de prendre leur place.

La division qui régnait dans les empires Inca et Aztèque est un second élément qui