La conscience de soi implique-t-elle la maîtrise de soi ?
TL.
Dissertation – Philosophie
La conscience de soi implique-t-elle la maîtrise de soi ?
« Le pire état de l'homme, c'est quand il perd la connaissance et le gouvernement de soi. » déclare Montaigne dans ses Essais. En effet, la conscience de soi, la connaissance que l’individu a tout d’abord de son existence et de sa personnalité puis de ses actes et pensées ne semble-t-elle pas nécessaire pour parvenir à se maîtriser, se contrôler, s’auto-discipliner ? Si la maîtrise de soi semble logiquement dépendre d’une certaine connaissance de soi, on peut également se demander si, au contraire, cette dernière implique forcément la maîtrise de l’individu sur lui-même. Différentes opinions sur ce sujet ont été développé au court des siècles par les philosophes, certaines mitigées et d’autres plus manichéennes. Nous nous pencherons donc sur cette question en examinant les différentes thèses pouvant être exposées.
On peut supposer de quelqu’un qui ne serait pas conscient de lui-même qu’il soit incapable de se maîtriser. En effet, comment se maîtriser lorsqu’on ne sait même pas ce que l’on est, et donc ce que l’on doit justement arriver à maîtriser ? L’individu devient alors vite esclave des forces irrationnelles que les désirs et pulsions incontrôlés exercent sur lui, se livrant aux caprices impulsifs et aux passions tel un enfant. Ces comportements se rapprochent ainsi de ceux de l’enfant qui n’a pas encore développé de conscience morale : il ne se rend pas compte de ses actes et de leur impact. Alors que quelqu’un ayant pris conscience de lui-même est tout d’abord capable de réfléchir à ses actes et de prendre conscience en tous cas de ses erreurs afin d’en tirer des leçons pour mieux pouvoir se maîtriser à l’avenir. La prise de conscience de soi-même est donc essentielle pour parvenir à limiter la dispersion de l’esprit. C’est surtout la conscience morale qui entre en jeu ici, reprenant le schéma du « moi » déchiré entre les deux