▬ La correspondance de flaubert avec louise collet
Née à Aix-en-Provence, Louise Révoil épouse en 1835 le flûtiste Hippolyte Colet, professeur au Conservatoire de Paris.
Ambitieuse, politiquement libérale, elle ouvre un salon où se retrouvent les acteurs du monde littéraire, dont certains deviendront ses amants (Victor Cousin, Alfred De Musset, Alfred de Vigny)
Elle publie poèmes, nouvelles, romans, et quelques ouvrages autobiographiques où elle raconte, à sa façon, sa longue et orageuse liaison avec Flaubert.
Entrecoupée de plusieurs ruptures, celle-ci dure de 1846 à 1855, période pendant laquelle Flaubert lui écrit des centaines de lettres magnifiques, à la fois pour la conseiller dans son oeuvre (un poème est parfois décortiqué ligne à ligne), lui parler longuement de la sienne en gestation (surtout Madame Bovary), lui expliquer ses théories sur la littérature, et se défendre contre de continuelles récriminations.
Un peu oubliée, elle meurt en 1876.
Dans ses lettres, Flaubert parlait parfois de ses difficultés a écrire Madame Bovary. Comme ici, dans une lettre envoyée le samedi 24 avril 1852 : (...) Si je n’ai pas répondu plus tôt à ta lettre dolente et découragée, c’est que j’ai été dans un grand accès de travail. Avant-hier, je me suis couché à 5 heures du matin et hier à 3 heures. Depuis lundi dernier j’ai laissé de côté toute autre chose, et j’ai exclusivement toute la semaine pioché ma Bovary, ennuyé de ne pas avancer. Je suis maintenant arrivé à mon bal que je commence lundi. J’espère que ça ira mieux. J’ai fait, depuis que tu ne m’as vu, 25 pages net (25 pages en six semaines). Elles ont été dures à rouler. Je les lirai demain à Bouilhet. Quant à moi, je les ai tellement travaillées, recopiées, changées, maniées, que pour le moment je n’y vois que du feu. Je crois pourtant qu’elles se tiennent debout. Tu me parles de tes découragements : si tu pouvais voir les miens ! Je ne sais pas comment quelquefois les bras ne me tombent pas du