La criminalité organisée - dissert
Article paru dans l'édition du 19.06.10
Un rapport de l'ONUDC évalue l'impact sécuritaire de la criminalité internationale, dont les gains annuels dépassent les 100 milliards d euros ne armée de l'ombre, dispersée en petits groupes mais appuyée par des bataillons en col blanc qui l'aident à recycler ses profits : la criminalité organisée est une menace planétaire, à laquelle les Etats ne peuvent répondre que par une « approche globale », affirme un rapport des Nations unies.
« La criminalité transnationale est devenue une menace pour la paix et le développement, voire pour la souveraineté des Etats », a souligné le directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, en présentant ce rapport à l'Assemblée générale à New York, jeudi 17 juin. Car certains réseaux criminels ont les moyens « d'acheter les élections, les politiciens, le pouvoir et même les militaires ».
L'Afrique de l'Ouest - de la Guinée-Bissau jusqu'au Nigeria - offre des zones de fragilité institutionnelle propices au transit de la cocaïne sud-américaine, tout comme l'Amérique centrale, où les gangs mexicains accentuent leur emprise. Le rapport note également le rôle clé du Venezuela pour les grosses cargaisons maritimes de drogue destinées à l'Europe. Même des Etats réputés forts semblent démunis. Avec 70 tonnes, la Russie est le plus grand marché pour l'héroïne afghane, et les stupéfiants y tuent chaque année entre 30 000 et 40 000 jeunes, soit le double du nombre de soldats soviétiques tombés en Afghanistan durant les années 1980.
Délinquants à cols blancs
C'est la première fois que l'ONUDC, basé à Vienne, s'efforce d'évaluer en un tableau d'ensemble l'impact sécuritaire d'un phénomène complexe, qui brasse sur plusieurs continents aussi bien le trafic de stupéfiants que celui des migrants, des armes ou des ressources naturelles, et résiste aux outils