La crise du 16 mai 1877
La crise du 16 mai 1877
«Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre». Cette invite comminatoire a été adressée publiquement à Lille par Léon Gambetta au président de la République, le maréchal Mac-Mahon, au terme de la crise institutionnelle ouverte le 16 mai 1877. Ce jour-là, le président avait renvoyé le président du Conseil, Jules Simon, puis il avait dissous la Chambre des députés. La nouvelle majorité législative ayant récusé le ministère choisi par le président de la République, celui-ci n'avait eu d'autre choix que de s'incliner en décembre 1877 puis de démissionner le 30 janvier 1879. Après lui, aucun président de la troisième République n'osa plus dissoudre la Chambre des députés.
La troisième république à eu une naissance difficile. En effet, la guerre avec la Prusse perdure, ce qui rend l’établissement des institutions particulièrement délicates. Par ailleurs, une grande partie des français n’acceptent pas le régime républicain et espèrent pouvoir rétablir un régime monarchique.
Dès la défaite militaire, la république est proclamée, sans consultation des français, c’est la république de fait. Après la défaite de Sedan, Napoléon III est déchu et un gouvernement provisoire est proclamé : le gouvernement de défense nationale. Le nouveau régime, se rendant compte de l’inutilité de poursuivre la guerre, recherchera la paix. Pour ce faire, une assemblée nationale sera élue, majoritairement monarchiste, ce qui traduit la méfiance des français envers la République et Thiers, homme de droite, sera à la tête de l’exécutif et provoque l’appréhension des monarchistes. Cette contradiction entre la République et l’Assemblée monarchiste explique qu’on ne statue pas immédiatement sur le régime politique et les institutions. Ce sera l’attente institutionnelle : le pacte de Bordeaux.
La population de Paris, qui avait été durement éprouvée pendant la guerre contre la Prusse, avait toujours cru en