La crise n'est pas finie
Amorcée à l'automne 2008, la Grande Récession est en train de devenir un phénomène pérenne. Economies déprimées, niveaux de vie dégradés, chômage en hausse, entreprises au bord de la faillite, risques systémiques abondants, c'était le cauchemar et l'exception, c'est devenu notre quotidien. L'habitude du désastre nous a rendus moins exigeants et plus facilement optimistes. Ainsi, quelques-uns veulent voir actuellement une amélioration de la situation et donc une lumière au bout du tunnel, le signe que les sacrifices consentis finiraient par produire des résultats. Si on examine les quelques éléments positifs, on se rend compte que la lumière au bout du tunnel pourrait bien être celle d'un train qui arrive en face. C'est-à-dire, une situation de récession qui persiste et qui s'aggrave. Tout sauf un retour à meilleure fortune.
L'austérité, remède général
La crise a creusé les déficits publics. Pour mettre un terme à la spirale récessive engagée à l'automne 2008, les stabilisateurs automatiques ont joué leurs rôles. Ils ont été renforcés par des plans de relance des économies et par des plans de soutien au secteur bancaire. De cette façon, les dettes privées insoutenables ont été "socialisées", la plupart du temps indirectement, mais parfois directement (comme en Irlande). Rapidement, cette crise a ainsi induit une dynamique de hausse des dettes publiques (via des déficits publics élevés). En l'espace de cinq années, la dette publique (nette des actifs financiers détenus par l'Etat) des Etats-Unis s'est accrue de presque 40 points de PIB, celle du Japon ou du Royaume-Uni connaissant une hausse encore plus marquée.
La zone euro a contenu le mouvement, mais les disparités en son sein sont fortes. Dans un contexte d'activité dégradée et de perspectives revues drastiquement à la baisse, le doute s'est installé quant à la soutenabilité de