La croissance chinoise.
Après presque 30 ans d’économie maoïste, la Chine s’est engagée depuis 1978, sous l’impulsion de Deng Xiaoping, sur la voie de la modernisation économique. Les « Quatre Modernisations » ‐ industrie, agriculture, recherche et défense – entreprennent le passage de la Chine vers l’économie de marché et l’ouverture contrôlée de l’économie chinoise vers l’extérieur. Deng Xiaoping favorise l’apparition d’un secteur privé et redynamise fortement les forces productives du pays, selon la formule « il est glorieux de s’enrichir ». A partir des années 1990, l’économie chinoise entre dans une phase d’expansion inédite dans son ampleur et dans son intensité, en accroissant à long terme et de façon soutenue sa production annuelle. Aujourd’hui, la croissance chinoise fascine autant qu’elle fait peur ; elle fascine parce qu’elle fait appel à des ordres de grandeur sans communes mesures avec les standards occidentaux, et elle fait peur parce qu’elle semble profondément instable. Comment caractériser la croissance chinoise ? Quelles sont les sources d’une telle expansion ? En quoi la croissance chinoise est‐elle cependant instable et socialement coûteuse ? Quel est l’impact de la crise actuelle sur l’économie chinoise ? I. Une croissance déséquilibrée A/ Des performances économiques exceptionnelles 1. Une croissance forte et durable • • • La Chine a enregistré une croissance de 9,4% par an en moyenne de 1979 à 2004. Depuis 1978, le PIB par habitant est multiplié par deux tous les neuf ans, pour atteindre 1 665 dollars en 2005. Le PIB global est 9 fois plus important qu’en 1978 et dépasse 2 165 milliards de dollars en 2005.
Ces données sont le résultat de deux décennies de croissance économique, avec une augmentation du PIB de plus de 12% en 1992 et 1993, un ralentissement progressif mais une croissance