La culture du pauvre
LA CULTURE DU PAUVRE
Traduction Française, Editions de Minuit, 1970, 420 pages, coll. « Le Sens Commun ».
Richard Hoggart est un intellectuel anglais issu des classes populaires. Dans son ouvrage, il utilise son expérience personnelle couplée à des enquêtes sociologiques pour reconstituer de manière relativement objective la culture populaire anglaise des années 20 aux années 50. Il tente, à travers son explication, de mettre en exergue les faiblesses et les richesses des classes populaires anglaises. Faiblesses, car ce groupe social est souvent incompris et exclu. Richesses de par la diversité des êtres et des pensées qui la composent, en comparaison avec la vision pré établie de la culture dominante.
L’auteur parle également du boursier qu’on pourrait définir comme un élève promis à des études. Il décrit le boursier comme un élève d’abord isolé de sa propre classe, ce qui entraine une perte de complicité et de partage avec les autres camarades de sa classe. Ce sentiment est accentué par d’autres caractéristiques qui l’éloignent davantage de la culture scolaire dominante tel que la lourde charge du travail scolaire. Et même s’il réussit, il n’arrivera pas à se faire accepter par le milieu social qu’il atteint du fait de ses origines. Il n’est donc accepté par personne. Richard Hoggart parle également du trouble psychologique des boursiers. Ils doivent très tôt prendre conscience du « destin » différent qui s’ouvre à eux, à la différence des membres de leurs familles. Ils doivent, très jeunes, s’apercevoir qu’ils peuvent faire mieux que les autres et donc se débarrasser des modèles classiques que le milieu d’origine leur désigne. Mais ces prises de distance sont toujours douloureuses pour le boursier.
L’auteur se veut réaliste dans son analyse car ce thème du boursier est personnel, et plus encore, autobiographique. Il croise son analyse avec le destin social qu’il a lui-même subi, avec la volonté qu’il a eu de vouloir échapper à