La dent d'or de fontenelle (commentaire)
INTRODUCTION
Fontenelle (1657-1757) est le précurseur de Voltaire, de la lutte des philosophes contre les préjugés religieux. Fontenelle, neveu de l’auteur tragique Corneille, débute au Mercure Galant. Mais Fontenelle, mondain, bel esprit, honnête homme, un peu touche-à-tout à été élu secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences en 1697 et est devenu un philosophe et un savant, du moins un des plus habiles vulgarisateurs des progrès des sciences à son époque. Fontenelle s’affirme comme un ardent partisan de Descartes et définit l’esprit scientifique notamment dans son ouvrage L’origine des fables (1684) où il explique par l’ignorance des premiers hommes la croyance au surnaturel. Fontenelle poursuit la dénonciation de superstition en visant aussi le christianisme, lorsqu’il rédige L’Histoire des oracles en 1686. Inspiré d’un traité en latin d’un auteur hollandais, VAN DALE, L’Histoire des oracles s’attache à discréditer les oracles, les miracles et à semer le doute à propos du surnaturel. La censure a bien compris que Fontenelle s’en prenait à la religion et pas simplement au paganisme (croyance païenne), en racontant l’anecdote démonstrative de la dent d’or, que nous allons étudier. Dans l'Histoire des oracles, Fontenelle met à jour un certain nombre de comportements irrationnels fondés sur les croyances, les préjugés, les a priori. Par un récapitulatif historique, parfois anecdotique, il s'efforce de démonter les mécanismes qui conduisent les hommes à accepter facilement ce qui les sécurise et à chercher de manière peu réfléchie la cause de phénomènes dont l'authenticité n'est même pas prouvée. L'histoire de la dent d'or est à cet égard exemplaire. Si le texte est exemplaire par l'épisode qu'il rapporte, il l'est aussi sur le plan de sa structure persuasive. Partant d'une recommandation, qui est la base même de la démarche scientifique, Fontenelle poursuit avec une illustration comportant