La disparition des démocraties populaires était-elle inévitable ?
• « démocratie populaire » : pays à priori indépendant mais sous contrôle de l’URSS.
Introduction :
À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, dans la situation nouvelle qui s’installe, les puissances occidentales ne retrouvent pas le rôle qu’elles occupaient en Europe centrale et occidentale dans l’entre-deux-guerres, puisque c’est une véritable chape de plomb soviétique qui recouvre peu à peu les peuples de ces régions. L’histoire des quarante années qui suivent est celle du déplacement d’influence sur cet espace en faveur de l’URSS puis du rejet massif de cette dernière au sein des démocraties populaires. Un certain nombre d’éléments généraux ressortent de l’histoire de ces régions mais soulignons d’abord que chacun de ces États a réagi également en fonction de son histoire particulière et de ses caractéristiques. Rappelions par ailleurs que même si le contexte international et le poids des Deux Grands ont été essentiels, le destin de l’Europe centrale et orientale s’est aussi joué dans avec démocraties populaires, notamment dans leur émancipation du modèle communiste à la fin des années 1980.
On peut alors se demander pourquoi et comment, alors qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la main de fer soviétique semble s’être durablement abattue sur les États d’Europe centrale et orientale, ceux-ci parviennent, à la fin des années 1980, à s’émanciper par eux-mêmes du « grand frère » russe et à rejeter le modèle communiste.
Nous nous arrêterons tout d’abord sur l’installation et le développement de l’imperium soviétique (1945-1953). Puis, nous reviendrons sur les crises qui ont jalonnée l’histoire des démocraties populaires (1953- fin des années 1970). Enfin, nous nous pencherons sur la fin de la domination communiste en Europe centrale et orientale (fin des années 1970-1990).
I. 1945-1953 : les démocraties populaires dans l’imperium soviétique :
Dans les premiers temps de la