La doctrine de monroe
James Monroe, citoyen américain, né en 1798, fit une brillante carrière dans l'armée, puis dans la diplomatie et contribua à étendre considérablement le territoire fédéral en coopérant au traité par lequel les États-Unis se firent céder la Louisiane. Il fut élu, en 1817, président, réélu en 1821, et défendit d'une main habile et ferme, les intérêts de son pays. Cette noble et belle existence n'est pas oubliée aux États-Unis, mais en Europe, le nom de l'ancien président reste seulement attaché à une théorie dite Doctrine de Monroe qui constitue une des bases de la politique internationale poursuivie par les divers gouvernements de Washington.
La dite doctrine, contenue dans le Message du Président Monroe du 2 décembre 1823 est résumée par un dicton populaire : « L'Amérique aux Américains. » En réalité elle se compose de deux parties bien distinctes : le paragraphe 7 du dit Message est relatif à l'interdiction de la colonisation que pourraient tenter les États européens sur le sol américain et les paragraphes 48 et 49 refusent aux mêmes États le droit d'intervenir dans les affaires du Nouveau Monde.
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Le paragraphe 7 pouvait avoir un objet en 1823. A cette époque, en Amérique, d'immenses territoires appartenaient aux Européens : le Canada à l'angleterre, l'Alaska à la Russie, etc., etc., et des régions entières à l'ouest du Mississipi, en Bolivie, en Argentine, au Paraguay, en fait et en droit, étaient encore res nullius. Le président Monroe reconnaissait, dans son Message, la souveraineté des États d'Europe sur les colonies, fort nombreuses, déjà établies et organisées, mais refusait aux mêmes États le droit de planter leur drapeau dans des régions sauvages et parfois désertiques où n'existaient ni loi ni autorité et n'appartenant à personne.
Cette première partie de la Doctrine de Monroe ne fut jamais acceptée en Europe. La prétention d'un président américain d'imposer, de sa seule autorité, une théorie devant être