"Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement: sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. "J.J. Rousseau, extrait du contrat social, livre III, chapitre XV

Dès le XVII ème siècle, des philosophes comme Thomas Hobbes commencent à réfléchir sur la notion de l'état de nature de l'homme. Cet état étant défini comme une hypothétique situation dans laquelle l'humanité se serait trouvé avant la naissance de la société.
Des philosophes comme Locke ou encore Rousseau s'accordent à dire qu'à cet état, l'homme jouit d'une liberté naturelle totale. Pour Thomas Hobbes, dans cet état " l'homme est un loups pour l'homme" c'est-à-dire qu'engager dans sa liberté totale, l'homme n'est plus qu'en perpétuelle guerre contre autrui, contre chacun. Toutes les libertés se retrouvent donc menacées et il n'y a plus que comme droit la loi du plus fort.
Réfléchir sur l'état de nature de l'homme permet une réflexion sur la nature même de l'Etat et sur ce que les théoriciens du contrat appellent le Contrat social.

Jean-Jacques Rousseau est un philosophe du dix-huitième siècle qui réfléchit sur le contrat social dans son oeuvre Du Contrat Social. Pour lui, l'homme à l'état de nature est libre mais égoïste et c'est ce penchant pour l'égoïsme qui menace cette liberté. Se mettre en société permet de conserver sa liberté et le contrat social est là pour assurer la souveraineté du peuple et ce qu'il appelle l'intérêt général. Ainsi pour Rousseau, la garantie de la liberté et de l'égalité pour l'homme n'est possible que si le peuple devient titulaire de la souveraineté et c'est la démocratie comme forme de gouvernement qui assure cela.
Dans ce texte extrait Du contrat social, Rousseau remet en cause la forme de démocratie que pratique le peuple anglais. Celui-ci n'exerce sa souveraineté qu'à travers des représentants qu'il élit et ne pratique donc qu'une démocratie dite indirecte. L'auteur remet en cause