La fontaine, « les obsèques de la lionne »
Dédiées au Dauphin fils ainé de Louis XIV, âgé de 7 ans, les fables de la Fontaine sont publiées en 1668. C’est un grand succès dû en parti au fait qu’il donne à un genre jusqu’alors mineur, ses lettres de noblesse. Il séduit un public mondain grâce à leurs illustrations faites par François Chauveau. Sous le voile de la fiction, de la légèreté et de la fantaisie du ton, elles transmettent un message didactique. Ainsi, dans « Les Obsèques de la Lionne » (livre 8, fable 14), le fabuliste décrit l’atmosphère hypocrite de la cour, stigmatise la dévotion de tout un chacun au Roi Lion, figure de l’autorité aveugle mais crédule qui se fait duper par un cerf habile.
En quoi cette fable est-elle une vive critique des mœurs de la cour ?
I- Une galerie des vanités
a) Critique des courtisans
* Frontale, directe par le fabuliste lui-même qui sort de sa réserve aux vers 17 à 23 : * Automates (pantins articulés) : métaphores mécaniques (v.22-23). * Animaux : métaphores animalières du caméléon (v.21) et du singe (v.21). * Alexandrin (v.18) : chiasme qui reproduit le conformisme. * Faux-dévots : champ lexical du paraître (antithèse « être » ≠ « paraître » v.19-20). * Dans le récit, indirecte : * mimétisme (v.2). * courtisans qualifiés d’hypocrite, conformiste, faux-dévots prêts à tout pour servir leurs intérêts.
b) Critique du Lion
* Lion impulsif qui se laisse emporter par la passion (colère terrible). * La fable stigmatise les vices du Lion. * Injuste : il ne vérifie pas l’information rapportée (témoignage faux). * Violent : * Verbalement : apostrophe méprisante « chétif hôte des bois » (v.33). * Physiquement : condamne le Cerf à mort (v.36-37) -> disproportion entre le fait et la condamnation. * Lâche « venez loups » (v.36) : délègue l’exécution capitale aux Loups. * Crédule : se laisse aveugler par le mensonge du Cerf. * Juge expéditif :