La gestion des émotions en Afrique
D'une culture à une autre, la gestion des émotions est différente.
Tout d'abord il faut savoir qu'en Afrique l'origine de la maladie vient d'une agression extérieure telle que la jalousie, la vengeance, le manquement culturel,... De ce fait, on parle peu de la maladie car plus on en parle, plus elle se développe selon leur croyance. Le patient ne verbalise donc pas sa pathologie, ne la nomme pas et donc exprime peu la douleur et le mal-être associé à la maladie. Il ne laisse pas ou peu paraître la douleur même lorsqu'elle est insoutenable. Parfois, un faible gémissement marque une douleur atroce. Il est important de connaître ce dernier point pour optimaliser la prise en charge et pouvoir prendre des mesures adéquates pour les soulager.
Selon certains rites culturels et/ou religieux, lors de l'accouchement, la femme n'a pas droit à la péridurale et doit donc accoucher malgré la douleur. Celles-ci se considèrent plus fortes que les femmes européennes car elles arrivent à pousser sans médication. D'ailleurs, après l'accouchement, la plupart oublie vite la douleur et est déjà prête à redonner la vie. De même, la souffrance n'est pas extériorisée lors de l'accouchement excepté pour les maghrébines qui elles, poussent des cris et reconnaissent pleinement la douleur. Il y a donc, au regard de notre culture et de la culture africaine, un décalage entre la représentation de la douleur et son extériorisation. Cependant, ce n'est pas parce que la femme africaine contient sa souffrance à l'intérieur d'elle-même qu'elle souffre moins. En tant que soignant, nous devons être attentif à cela et tenir compte de ce qui apaise les douleurs. Par exemple, la venue d’un ministre du culte permet de donner un sens à la douleur, de mieux la comprendre et de mieux la gérer. Alors qu'en Belgique, nous avons plus souvent recours à une médication thérapeutique (morphine, PCA, paracétamol,..) plutôt que d'apprivoiser la douleur en apprenant à