La gloire
Je me suis sentie obligée de lui rendre un pseudo-sourire amical, ce que j’ai détesté dans la seconde sans pouvoir le réprimer.
Je suis descendue de l’étage puis ai traversé le hall d’entrée de ce bâtiment défraichi aux allures architecturales prosoviétiques. En passant devant la salle d’attente, d’autres travailleurs étaient là, attendant qu’à leur tour, leurs yeux et leurs oreilles soient auscultés et que soient recherchées d’éventuelles albumines dans leurs urines laissées au fond du petit pot.
Apte, je suis apte !!! Je vais donc retourner au boulot. Cette simple idée fait monter en moi un dégoût profond. Retourner dans ce bureau où quotidiennement je me meurs me rends dingue, je ne peux m’y résoudre. Et pourtant, je n’ai pour l’instant pas d’autre solution.
Une fois assise dans ma voiture j’ai cherché quelle excuse inventer pour ne pas y retourner, j’ai trainé quelques minutes encore. Puis je suis partie, résignée et amère.
Ce qui m’a fait le plus chier à ce moment là, c’est que ce médecin, après m’avoir vu 10 minutes montre en main et sans connaitre mon passé, passif, venait de décréter que mon envie de quitter la banque relevait de la psychiatrie !
En effet, à ce moment là je me suis sentie schizophrène doublée d’autiste tenant en équilibre sur une pate feuilleté qui se desquame. C’est aussi à ce moment là que j’ai compris combien je n’étais plus en phase avec ce système. De deux choses l’une : soit la médecine du travail à bel et bien raison et je suis une frappadingue en voie de désinsertion qu’il vaut mieux fuir plutôt que pour laquelle il faut plaider. Soit je suis une âme en errance dans un quotidien fait de faux semblants de non