La langue française
Réflexions d’un prof qui se veut branché
Quel professeur peut dire qu’il a tout appris, qu’il sait tout de la langue qu’il enseigne ? Aucun, j’en suis certaine. Vous qui êtes professeur de langue étrangère, vous bénéficiez d’un contact quotidien avec cette langue grâce à l’antenne parabolique – ah merci chers satellites !- et le grand réseau de réseaux qu’est Internet ; vous savez tout ce qui se passe en temps réel. Néanmoins, vous sentez qu’il vous manque quelque chose, le contact direct, l’immersion. Le séjour dans le pays, le fait d'être sur place, de vivre le quotidien des habitants de ce pays que vous avez tant visité vous manque quand il y a longtemps que vous n'y retournez pas. C'est alors que vous vous décidez et vous y allez sans famille pour mieux en profiter.
Cahier et stylo en main vous êtes tout le temps attentif. Vous notez sur votre cahier tout ce que vous entendez, tout ce qui vous semble curieux. La France, pays voué au tourisme, offre aux visiteurs des souvenirs sous forme de carte postale par exemple, c'est alors que la carterie apparaît. A Grenoble on apprend que la houille blanche est l'électricité, que pour un flic une balle suffit tandis qu'un juge mérite une rafale et de même que le marchand de sable est passé rue du Général Marchand. Ah oui! Les graffitis, les annonces, les écriteaux, tout vous intéresse. A Conflans où vous faîtes une petite halte vous lisez qu'il y a quelqu'un qui est un incinératueur et vous imaginez les discussions entre la Mairie du coin et les Verts. A Annecy, ville très fréquentée par les touristes et leurs toutous, vous voyez que ceux-ci ont bien droit a un toutou bar au cas où ils seraient assoiffés.
Enfin vous appréciez ce que le gouvernement fait pour ses contribuables lorsqu'il fait passer des messages tout au long du voyage pour éviter les accidents. Ces petites phrases pleines de génie montrent le souci des Français pour leur langue; en voici deux exemples: