La lecture politique du dormeur du val
C’est donc tout le contraire d’un texte pacifiste. Le Dormeur du Val c’est le tableau d’un soldat inconnu glorifié car crucifié ! C’est un appel aux armes certes, mais dans un contexte précis (celui d’octobre 1870).
En effet, Le Dormeur du Val porte la date du mois d’octobre 1870. Il est donc postérieur à l’avènement de la République et Rimbaud ne souhaite pas renverser les choses… En octobre 1870, il s’agit maintenant de défendre le nouveau régime que le gouvernement déchu essaye de conduire à sa perte en démoralisant les troupes et/ou en restant inactif.
Rimbaud ne ressent aucune sympathie pour le nationalisme conservateur, il revendique la Liberté de la République, ce qui justifie à ses yeux une guerre d’ordre défensif contre des agresseurs réactionnaires !
Qui est donc ce Dormeur du Val ? C’est une figure Christique, ou un homme que l’on a sacrifié dans sa jeunesse. Ainsi les « deux trous rouges au côté droit » s’inscrivent pleinement, dans l’iconographie chrétienne traditionnelle de représentation du Christ sur sa Croix. Ainsi, les « glaïeuls » (gladiolus, « petite épée ») et le « cresson » (cruciféracée) seraient là pour soutenir la lecture militaire et christique du poème. Il est indéniable que Rimbaud attache souvent une valeur féminine à la terre ou à l’eau et une valeur masculine au soleil (la révolution : dans plusieurs poèmes de 1871/1872, le soleil représente pourtant bien explicitement la Révolution : Accroupissements, Les Assis, Chant de guerre Parisien, Les Poètes de sept ans, L’Orgie parisienne, Les Pauvres à l’église, L’Homme juste, Ce qu’on dit au Poète à propos des fleurs, Les Mains de Jeanne-Marie.)et ceci de manière consciente, en raison des topoï de l’époque, surtout dans la poésie parnassienne.
Or, dans le