La liberte
Et bien, tout d’abord, vivre spontanément, selon ses inclinations. Vivre selon « son bon plaisir ». Vivre comme on l’entend, au moment ou on l’entend, vivre selon son propre désir, singulier, versatile, fugitif.. C’est là qu’apparait immédiatement le sentiment de la liberté, dans le fait de choisir de faire ce que l’on désire, quand on le désire ; et d’interrompre ses activités quand le jeu n’amuse plus, ou quand le désir se fait paresseux. Et puis recommencer, puisque le désir peut nous conduire à recommencer. En effet par définition, le désir est singulier, il est particulier, il témoigne de l’individualité de chacun, de sa particularité, il appartient à chacun en propre et en ce sens il est le signe de « ma » propre affirmation, il caractérise ma singularité, il « me » caractérise.
Il semble à ce moment-là que lui obéir c’est obéir à moi-même et m’éprouver comme le seul maitre de moi. C’est le point de vue de Rousseau dans du Contrat social, l’homme est libre, absolument libre, totalement libre : il n’a aucune contrainte, aucune limite. Mais « partout il est dans les fers ». Dans les fers sous la loi de la cité ! Il insiste donc bien, par opposition, sur le fait que, à l’état de nature, l’individu est absolument libre, la liberté se définit donc bien, ici, dans la satisfaction des désirs.
Mais le désir n’est pas un, mais multiple. Multi-forme, renouvelé à l’infini, il est instable et insatiable. Les désirs sont contradictoires, ils sont versatiles et mouvants. Bref, ils conduisent l’individu à être submergé par une puissance qui est celle, infinie, du désordre des