La liberté
Ex: si un homme est enfermé avec la femme qu’il aime dans une pièce, comment saura-t-il qu’il est enfermé ? Il n’est pas libre (puisqu’il est enfermé), mais rien ne peut le lui apprendre (il n’aura jamais l’idée d’essayer de sortir, puisqu’il est avec la femme qu’il aime).
Il s’agit bien là d’un préjugé inné : c’est une illusion inévitable… Nous sommes tous placés, sans le savoir dans la même situation que cette pierre qui est lancée. Ce que veut montrer Spinoza, c’est que les hommes ont une position contradictoire, ils soutiennent en même temps deux idées qui sont logiquement incompatibles. Ils disent que dans la nature tout est déterminé par des causes (en quoi ils ont raison), et que l’homme est libre (n’est déterminé par rien). Ce que montre l’exemple de la pierre, c’est que si on admettait un instant que l’homme puisse ne pas être libre, une conséquence nécessaire de cette hypothèse serait que il ne pourrait jamais s’en rendre compte. Le philosophe qui est visé par Spinoza est certainement Descartes qui affirmait dans ses Principes de la philosophie, que « on connaît sa liberté sans preuve par la seule expérience que nous en avons »[3]. Pour Spinoza, le