La liberté
En tant que liberté créatrice, la liberté est un acte inédit et absolument original que rien ne doit pré-déterminer, que l’on ne peut donc apprendre à produire mais qui est en somme inscrit dans notre nature. Cf. Bergson – La pensée et le mouvant, ou la position de Calliclès dans le Gorgias. Voir encore l’idée d’une liberté humaine innée et à l’image de celle de Dieu chez Descartes par exemple.
DONC il peut paraître impossible d’apprendre (d’acquérir) cette liberté : on l’a ou on ne l’a pas. Cf Arendt, La crise de l’éducation
Alors si on éduque c’est forcément en n’apprenant rien (liberté négative de Rousseau - Emile) ou par la contrainte, c'est-à-dire en risquant de nuire à la liberté et de finir par la faire disparaître. Voir, par exemple, chez Nietzsche le soupçon de dressage dans l’éducation à la liberté dont la finalité est de rendre l’homme plus facilement maîtrisable socialement (Généalogie de la morale)
Mais la liberté est aussi une faculté dont il faut apprendre à se servir (être reconnu libre juridiquement ne suffit pas à l’être)
Puisque la liberté est une faculté innée chez les hommes, elle est reconnue comme telle par l’Etat. Mais c’est là une première forme de paradoxe (si les hommes « naissent tous libres et égaux en droits », quel besoin de le préciser ?...). Marx : droits réels/droits formels : il faut devenir libre et pas seulement être juridiquement reconnu comme tel.
En effet, la liberté est catastrophique si on s’en sert mal. Sans éducation, sans culture, la liberté est spontanéité, instinct et donc n’est pas liberté. Voir, par exemple, la liberté à l’état de nature chez Hobbes dans le Leviathan, qui finit par détruire toute liberté. Voir aussi Rousseau dans le Second Discours (la perfectibilité de l’homme est réversible : elle peut donner le pire comme le meilleur. Il faut orienter la liberté de l’homme pour qu’elle soit bonne et ne se