La litterature
Jamais la littérature tunisienne de langue française n’aura été aussi productive qu’après l’indépendance, tout au moins sur le plan quantitatif. Certains jeunes continuent à opter pour la langue française, tel Aymen Hacen, jeune poète et étudiant en terminale ce qui l’a amené à écrire en français. Et il s’est portraituré ainsi:
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Le premier livre de langue française que j’aie eu était un dictionnaire. Il était jonché d’illustrations en noir et blanc, mais seuls les drapeaux des nations étaient en couleur. Il s’agissait, car je veillais à ne pas le perdre, du dictionnaire Larousse des débutants. Je regardais à cette époque, vers l’âge de neuf ans, l’unique chaîne de télévision française que nous captions, Antenne 2, devenue quelques années plus tard France 2, et je griffonnais sur un cahier les mots que je ne comprenais pas avec les explications trouvées dans mon dictionnaire. Ma mère était fière de moi. Pour m’encourager, elle m’offrit un illustré, le magazine PIF, que je lisais religieusement en rénovant mes habitudes. Désormais, je tenais un crayon à la main, mon dictionnaire étant toujours à ma portée, j’étais à l’affût de la moindre difficulté.
La littérature francophone tunisienne ne concerne à proprement parler que le XXe siècle[1]. Elle est alimentée dans un premier temps tant par des auteurs musulmans arabes — comme Mahmoud Aslan ou Salah Farhat — que par des auteurs issus des minorités juive (Ryvel, Jacques Vehel, Vitalis Danon ou César Benattar), italienne voire maltaise (Marius Scalési). Par ailleurs, la littérature francophone prend également un essor grâce aux Français installés en