La malbouffe en france
Le numéro 43 de la revue Terrain paru en septembre 2004 intitulé « Peurs et menaces » propose un article ainsi appelé : « La peur au ventre ». La préoccupation alimentaire est une question persistante et récurrente dans les sociétés modernes post-industrielles, et ce du fait que ces dernières aient notamment due faire face à un certain nombre de polémiques sur le sujet.
De plus, l’augmentation de la capacité scientifique de surveiller ce que nous mangeons, par le biais de contrôles sanitaires ou autres tests, joue finalement également un rôle inverse, c'est-à-dire qu’au lieu de rassurer elle entretient la spirale phobique qui entoure tout ce qui touche à la nourriture.
Mais pour autant cette peur de ce que l’on mange n’est pas nouvelle et ne va pas de paire, contrairement à l’idée que l’on peut en avoir, avec le développement de nouveaux éléments modernes comme les pesticides, les OGM ou autres fast-food.
Dans son ouvrage Histoire des peurs alimentaires, du Moyen-âge à l’aube du XXe siècle, Madeleine Ferrières souligne le fait que cette peur est en fait une préoccupation assez ancienne. Déjà dans l’Antiquité, à Rome ou à Alexandrie, la rôle de gouteur est largement répandu, les souverains ou autres personnalités de l’époque vivant dans la crainte constante d’une tentative d’empoisonnement. En guise d’anecdote, il est statistiquement prouvé que le nombre de morts par empoisonnement en France a fortement baissé à partir de 1884 et l’instauration du droit de divorce.
Mais s’il fallait trouver une date clé dans toute cette Histoire, il serait possible de remonter jusqu’à la naissance du principe de précaution, en 1303. C’est ce que propose M. Ferrières dans son ouvrage, car cette date caractérise la prise en compte officielle des dangers que peuvent représenter certaines pratiques et notamment celle de se nourrir. A cette époque, la peur principale était de périr suite à la consommation de viande avariée ou nocive, et notamment suite à la