Très longtemps les gens étaient dans la situation que décrit Voltaire, c’est à dire qu’ils ne pouvaient pas quitter leurs pays (certains pays du Sud comme l’Espagne et le Portugal pendant un temps mais surtout des pays de l’Est) ont découvert qu’ils pouvaient sortir de chez eux, mais qu’ils pouvaient très difficilement entrer ailleurs. Il y a vingt ans cette situation était très différente. La pression migratoire s’est poursuivie et elle va continuer d’après les démographes. Cette migration n’aura pas de caractère massif car un certain nombre de pays du Sud, qui sont les foyer essentiels de la pression migratoire, ont entamé une baisse de la démographie.
Cependant, à court terme et moyen terme, les candidats à la migration dans une population jeune qui aura entre 20 à 40 ans sont nombreux. On aura aussi bien parmi les qualifiés que parmi les non qualifiés une pression migratoire qui va perdurer surtout au Sud. Quant à l’Est, certains pays qui n’ont pas une grande population, d’autres qui peuvent être des réservoirs limités de main d’œuvre comme
(la Pologne et la Roumanie par exemple) sont les pays qui ont la démographie la plus active. Les causes de départ sont en train de changer pour l’Est mais aussi et surtout pour le Sud. Elles tiennent moins dans la situation initiale du pays de départ que dans les conditions de vie offertes ou imaginées par le pays d’accueil. C’est très difficile d’agir sur cette migration parce qu’elle joue sur les anticipations que les individus font de la façon dont ils pourront vivre mieux. Les pays d’accueil sont attractifs par eux mêmes. La situation comparée qu’on voit à la télévision des pays d’accueil aujourd’hui et la façon dont les gens imaginent la façon dont ils vont vivre dans les pays d’accueil, amplifiées par la mondialisation, par les médias, par la circulation de l’information font qu’il est très difficile d’agir à la source. On observe aussi que la société de consommation circule au-delà des