Les campagnes à la Belle Époque, entre dynamisme et pesanteur

La France de la Belle Époque demeure un pays rural. L’agriculture, à la productivité faible et dominé par la petite exploitation familiale, continue à occuper près de 43% de la population active.
Comment expliquer que la France rurale de la Belle Époque hésite entre tradition et modernité ?
Dans une première partie, nous expliquerons comment la France reste un pays encore largement rural et agricole à la Belle Époque. Puis, nous parlerons de l’agriculture qui est en mutation, mais qui demeure tout de même ancrée dans la tradition.

Dans la population active française, les agriculteurs ont un poids majoritaire. En effet en 1911, ils occupent encore 42%. La France conserve une agriculture dynamique. L’augmentation des agriculteurs est due à l’accroissement démographique mais également au fait que l’exode rural est peu important. Les principaux facteurs de cette France rurale sont les suivants.
D'abord, la France connaît une situation démographique originale. Elle compte un peu moins de 40 millions d’habitants en 1911 sans l’Alsace et la Lorraine. Elle a fini sa transition démographique et a donc le taux de natalité le plus faible d’Europe et un taux de mortalité qui diminue lentement. Pour palier au manque de main d’œuvre, elle fait appel à l’immigration. Si la France devient un pays industriel, elle n’en reste pas, moins un pays rural : l’agriculture reste la 1ère activité économique et les paysans, par leur nombre, sont la grande force politique et sociale de la France. Même si l’exode rural se poursuit : vers 1900, 35 000 personnes quittent chaque année les campagnes.

Cependant, le monde rural change et se modernise : la mécanisation a lieu en 1900 avec l’introduction des semoirs mécaniques, des faucheuses et moissonneuses. Cela permet alors de faciliter les moissons et d’augmenter les rendements et les profils. L’usage de ces moissonneuses batteuses requiert une main d’œuvre nombreuse. La