La mondialisation
En français le mot apparaît pour la première fois en 1916 dans un ouvrage de Paul Otlet3. Le mot désigne alors une appropriation à l'échelle du monde et s'inscrit dans une réflexion sur la réorganisation de la vie internationale après la guerre. Cependant, les occurrences restent rares durant l'entre-deux-guerres. En 1907, dans le cadre d’une réflexion sur la place de l’ethnographie dans l’enseignement, Arnold van Gennep parle d’« un « mondialisme » croissant »4 ; en 1933, il écrit : « car nous vivons en plein dans ce que je nommerai la Mondialisation de l'Humanité »5. Les guillemets dans un cas, l'italique dans l'autre montrent que les mots sont nouveaux. La pensée reste tâtonnante.
Après la seconde guerre mondiale, le mot est employé de façon croissante6.
Globalisation et mondialisation
La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française.
Au départ, d'un point de vue étymologique, comme pour le sens commun, monde (tiré du latin mundus : univers) et globe (tiré du latin globus : en tous sens) sont suffisamment proches a priori pour que mondialisation et globalisation soient synonymes dans leur emploi initial en langue française.
En anglais américain, l'usage premier revient au terme « globalisation », repris d'ailleurs par la plupart des autres langueS. Le terme anglophone globalization recouvre largement le même débat que la variante sémantique francophone. Différentes personnes peuvent accorder telle ou telle nuance de sens aux termes employés, selon qu'ils mettent l'accent sur la dimension économique, culturelle ou politique, en fonction de leur appartenance, consciente ou non, à tel ou tel courant de pensée.
En français, malgré la proximité de « globalisation » avec l'anglais, la particularité de « mondialisation » repose sur une divergence sémantique. D'après le sociologue Guy Rocher : « La mondialisation pourrait être définie comme l'extension à l'échelle mondiale d'enjeux qui étaient auparavant limités