La monnaie électronique
Principes, fonctionnement et organisation
David Bounie1 – Sébastien Soriano2
epuis plusieurs années déjà, « l’électronisation » des flux monétaires dans le contexte des systèmes de paiement de gros montant est au centre de travaux académiques et institutionnels en raison des risques de système que présentent les systèmes d’échange et de règlement de gros montant nationaux, paneuropéens et internationaux (Aglietta, 1996, Figuet et al., 1998). En revanche, les analyses économiques relatives aux évolutions technologiques dans le cadre des paiements de détail ont peu fait l’objet d’étude comme si, a priori, ceux-ci ne posaient pas de problèmes sérieux sinon celui de l’efficience des systèmes de paiement de détail. Toutefois, dans le contexte actuel de l’application des technologies de l’information aux paiements de détail, une évolution particulièrement significative semble contrarier ce constat : la monnaie électronique. La monnaie électronique est véhiculée à travers deux nouveaux instruments de paiement : le porte-monnaie électronique et le porte-monnaie virtuel. Le porte-monnaie électronique a pour objet l’automatisation des paiements de petits montants dans le commerce de proximité par le biais d’une carte à microprocesseur chargée de valeurs électroniques réelles qui peuvent être transférées directement entre les agents économiques. Ce
1. GET/ENST, département EGSH. 2. Ingénieur des télécommunications. LCN, volume 4, n° 1-2003, pages 71 à 92
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La finance électronique. LCN, n° 1-2003
nouvel instrument de paiement est conçu comme un substitut des pièces et des billets de banque et vise à réduire les coûts de collecte et de stockage des monnaies divisionnaires. Les applications directes de ce nouvel instrument de paiement concernent les distributeurs automatiques, les horodateurs, les péages, les publiphones, etc. Le principe du porte-monnaie virtuel est sensiblement le même que le porte-monnaie électronique à la