La mort des pauvres
C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu'au soir ;

À travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ;

C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;

C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !

Personnification : On attribut l’action de consoler à la mort. On donne à la mort un caractère positif.

Comparaison : On compare la mort à l’élixir, une potion agissant comme un remède. On montre que la mort est le remède de la vie, elle nous aide à surmonter les épreuves de la vie, qui est remplie de désespoir et de tristesse.

Métaphore+énumération : On associe la tempête a la vie. Ainsi, le poète décrit la vie comme étant difficile, tumultueuse et pleines d’embuches. L’énumération qui suit (tempête, et la neige, et le givre) accentue cette aspect inhospitalier de la vie, l’aspect difficile et froid de celle-ci.

Métaphore : On associe la mort à la clarté vibrante. Le poète voit la mort comme un élément positif, un but de la vie. On montre ainsi que, dans le poème, la mort est un élément positif et non pas une fatalité négative.

Métaphore : On fait l’analogie entre la mort et le grenier mystique. Un grenier est un endroit où l’on mettait anciennement les réserves alimentaires. Ainsi, on donne à la mort la capacité d’apaiser la faim des pauvres.

Métaphore : On compare implicitement la mort à un ange. Le poème montre alors que la mort est l’ange gardien du démuni. On donne à la mort un aspect de sérénité et de réconfort.