La noyade
Moi je suis sous cette couche de glace en ce moment. J’ai de la difficulté à respirer et je sens mon dernier souffle s’approcher. Je vois la vie derrière cette barrière de glace. Elle semble si belle, plus belle que lorsque j’y étais. Les flocons ont commencé à tomber, les arbres sont cristallisés. Sauf que je ne peux passer à travers cette glace meurtrière, car je n’en ai plus la force. Mes jambes deviennent lourdes, il est impossible de bouger. Si seulement j’étais sortie de cette baignade avant l’approche de l’hiver. Je n’y serais pas emprisonnée en ce moment. Plus c’est devenu difficile de m’éloigner de cette eau calme, plus j’ai retardé le processus de partir. Maintenant il est trop tard. Je devrai casser cette beauté du fleuve pour ma seule âme égoïste. Je pourrais bien y rester, sauf que tout le monde autour de moi s’alarmerait.
Maintenant je n’ai plus le choix. Je sais que j’aurai probablement très froid à la sortie et que je ne reconnaîtrai probablement pas ce monde dont j’ai déjà fait partie, mais je sais qu’éventuellement je serai au chaud auprès de mes rêves et que ma vie se rétablira.
Plus tard cet été, lorsque l’eau du fleuve dégèlera, j’y retournerai me baigner. Cette fois-ci j’aurai appris ma leçon qu’il ne faut pas trop y rester. Je verrai cet endroit qui m’a causé tant de malheur avec un air plus heureux qu’en ce moment.
Mais pour le moment, je dois me sauver et accomplir ce que je dois