La Pensée Systémique La pensée systémique LE PARADIGME SYSTÉMIQUE La Méthode : d'un discours à l'autre Depuis le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison de Descartes en 1637, quatre préceptes régissent nos modes de pensée : le précepte d’évidence : ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle, le précepte réductionniste : diviser chacune des difficultés en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre, le précepte déterministe ou causaliste : conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusques à la connaissance des plus composés, le précepte d’exhaustivité : faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales que je fusse assuré de ne rien omettre La systémique n’a rien moins que l’ambition d’y substituer les préceptes d’un nouveau discours de la méthode : le précepte de pertinence : tout objet que nous considérons se définit par rapport aux intentions implicites ou explicites du modélisateur, le précepte du globalisme : considérer toujours l’objet à connaître par notre intelligence comme une partie immergée et active au sein d’un plus grand tout et le percevoir d’abord globalement, dans sa relation fonctionnelle avec son environnement, le précepte théologique : interpréter l’objet non pas en lui-même mais par son comportement en cherchant à comprendre ce comportement et les ressources qu’il mobilise par rapport aux projets que, librement, le modélisateur attribue à l’objet, le précepte d’agrégativité : convenir que toute représentation est délibérément partisane pour le modélisateur et rechercher des sélections d’agrégats tenus pour pertinents en excluant l’illusoire objectivité d’un recensement exhaustif des éléments à considérer. C’est un changement radical de nos modes de pensée