La performance du yoga
Tonicité musculaire, souplesse, perte de poids, antistress. Le yoga devient un sport de masses. Réunir l’esprit et le corps, l’écoute de soi et de l’autre, restent toutefois son but.
Le bruit cesse. On entend uniquement sa respiration par le nez, diffusant un drôle de son dans la pomme d’Adam. Les exercices physiques, appelés postures, s’enchainent, captent la concentration, exigent de la précision. Des cours d’une heure pendant la pause de midi, très physiques et rapides, font couler la sueur. Et puis, pendant la relaxation, allongé sur son tapis dans la position du mort, tous les muscles se relâchent, le visage sourit, l’esprit se vide. On est bien, juste avec soi. Le bureau, le planning, les désirs, les craintes n’existent plus. Ensuite on sort dans le quotidien en positive attitude ! Que voulez-vous de plus ? La foule l’a compris. Lié à la découverte de la spiritualité orientale dans les années baba-cool, le yoga est aujourd’hui consommé comme un sport de masse. Par ce biais, les uns recherchent un corps beau, sain et fort. D’autres veulent avoir des idées claires. Aux Etats-Unis, où les Messieurs sont en forte progression, 15 millions d’américains le pratique régulièrement. Madonna, Julia Roberts ou John McEnroe ont montré le chemin. Certain cours ont même lieu dans de centres commerciaux, accueillant jusqu’à un millier de participants. On n’est donc bien loin du concept ancestral du maître hindou transmettant son savoir à un seul élève. En Suisse, le phénomène s’inscrit dans la tendance du bio et du Slow life. Des cours pour managers sont même organisés dans des entreprises helvètes. En France, maigrir ou déstresser compte souvent comme but de ce sport qui n’est pas un. C’est plutôt une philosophie de vie, en état d’être. Car même s’il est fréquemment exercé comme de la gymnastique, la respiration exacte, lié au mouvement du corps, et l’exigence d’une concentration totale nous ramènent toutefois aux racines en Inde lorsque les