La philosophie grecque
La question posée par Charles, dans ce texte, est comment les idées de la raison proviennent-elles de la sensation ?
Selon Épicure, les sensations que nous éprouvons proviennent d’objets qui sont agréables ou désagréables. Les sensations sont vraies et proviennent d’objets tels que nous les percevons. Pour lui, la certitude sensible se suffit à elle-même, et ne peut être démentie par rien. Une sensation ne peut être contredite par une autre sensation de même espèce, car toutes les deux ont une force égale. En même temps, une sensation ne peut pas non plus être réfutée par une sensation d’espèce différente, car ces deux sensations portent sur des objets différents. Elle ne peut non plus être infirmée par la raison, car la raison tout entière dépend des sensations. Toutes les idées de notre raison proviennent de la sensation. Épicure évoque qu’un souvenir qui a été perçu plusieurs fois provoque l’idée de la raison qui provient de la sensation. Une sensation, à force de se reproduire, forme dans notre mémoire une empreinte. Elle se fixe à l’intérieur. Ceci est l’idée générale. L’idée générale est suscitée dans notre esprit par le mot qui désigne l’objet correspondant, après que nous avons appris à connaitre cet objet par la sensation. Par exemple, lorsque nous entendons le mot homme, notre esprit produit aussitôt l’idée d’homme. Épicure appelle cette idée l’anticipation, en voulant dire par là qu’elle précède toute opération de la pensée. L’anticipation est évidente, donc vraie, pourvu qu’elle repose uniquement sur la sensation, dont elle tire son évidence et sa vérité.
Pour en conclure, même si la raison est appelée comme un critère pour juger de la sensation, c’est l’édifice entier de nos idées qui repose sur la sensation, la base absolue de toute notre