La place de la mer dans l'odyssée
L’Odyssée, poème épique vieux de plus de deux mille ans, nous ouvre les portes d’un monde entre le réel et l’imaginaire. Les lieux et les peuples différent beaucoup… En marge du monde civilisé des mangeurs de pain se trouve, au-delà du Cap Malée, un monde sauvage dans lequel Ulysse pénètre à son retour de Troie.
Mais comment peut-on qualifier une personne de personne civilisée ? Selon l’une des deux définitions, est civilisé celui qui connait les bons usages, qui est courtois. Selon la deuxième définition, tout aussi importante, celui ou celle qui a atteint un certain degré d’évolution intellectuelle ou industrielle est civilisé.
Alors l’Odyssée, civilisée ou non civilisée ?
Nous essaierons pour répondre à cette question de séparer les éléments civilisés des non civilisés dans le texte, afin de voir s’il existe réellement une « frontière » entre ces deux aspects du texte.
Dans une première partie, nous étudierons les aspects civilisés de l’Odyssée pour nous concentrer, dans une deuxième partie, sur les personnes non civilisées de l’Odyssée.
I. La civilisation dans l’Odyssée.
Lorsque Ulysse arrive dans une nouvelle contrée, il se pose la question de savoir s'il va tomber sur des brutes, des barbares ou sur des hommes qui vont l'accueillir avec une grande hospitalité. Cette question met en jeu la survie d'Ulysse. L'hospitalité est définit comme le fait d'accueillir ceux qui ont besoin d'aide et de leur offrir ce qui leur manque; des vêtements, de la nourriture, un abri pour quelques jours. Les hôtes doivent se montrer accueillant et faire plaisir à ceux qu'ils reçoivent; Alcinoos fait cesser le chant de Demodocos car Ulysse, son invité se met à pleurer.
Lorsqu'un homme pratique l'hospitalité, il honore Zeus comme le dit Ulysse :
" l'hospitalier, l'ami des hôtes respectables" mais elle s'accompagne aussi de sacrifices car celui qu'on reçoit doit être traité comme un dieu, de crainte qu'il en soit un.