la place de nos héros dans la société
Par le chef d’escadron Henri Leinekugel Le Cocq, stagiaire à l’école de guerre.
Dans toutes les villes et villages de France, on peut lire sur les monuments aux morts l’inscription suivante: « A nos héros morts pour la France ». Plus récemment, les soldats français tombés dans la vallée d’Uzbeen en 2008, avec un courage et un esprit de sacrifice inouïs, se sont vu affubler le statut de victime. Ce décalage fait surgir la question de la place du héros dans notre société. D’après la définition antique, le héros est un demi-dieu, né d’un parent mortel et d’un dieu ou d’une déesse. Il est traditionnellement associé à la figure du guerrier, tel Achille ou Hector, qui devient immortel en bravant la mort. Il est respecté et admiré par les hommes pour sa bravoure, sa capacité à combattre et à vaincre sa peur. L’exemple d’Uzbeen laisse penser que le héros traditionnel, au sens militaire et guerrier du terme, a disparu dans nos sociétés démocratiques au profit de deux nouvelles notions que sont la victimisation et la judiciarisation. Une victime est une personne à qui il arrive un malheur de manière injuste, ce qui provoque émotion et indignation. Il convient alors de mener une enquête pour trouver des coupables et les punir. La judiciarisation est ainsi une conséquence directe de cette victimisation et semble devenir le nouveau cadre des relations entre les individus. La question est donc de savoir s’il s’agit d’une évolution normale et donc irréversible de la société ou s’il est possible de redonner une place d’honneur au héros dans la cité.
En fait le héros militaire existe mais il ne pourra retrouver sa place qu’à travers un renforcement de la cohésion nationale autour de valeurs communes soutenues par le Pouvoir.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
La figure du héros traditionnel a été remplacée par le statut de « star » parce qu’elle ne semble plus être adaptée à notre société et à notre