La politique est-elle l'affaire de tous ?
« Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ». C’est la devise qui figure sur la carte électorale. De même, le suffrage universel instauré dans l’article 3 de la Constitution de 1958, est reconnu depuis 1962 et garantit ainsi le droit de vote à tout citoyen de la République française. Ce suffrage universel adopté par référendum traduit la volonté de donner le pouvoir à tout citoyen, sans aucune distinction hormis une condition d’âge, de participer à la politique. Mais qu’entend-on par « la politique » ? Il s’agit communément de l’art de diriger les affaires publiques, de gouverner un Etat. Le droit de vote des citoyens constitue la base de toute participation à la vie politique. Les citoyens en votant participent à la politique, mais ne font pas la politique : ils élisent des représentants qu’ils jugent les plus aptes à gouverner l’Etat tout en répondant à leur attente. C’est bien le peuple qui choisit ses représentants, comme le président de la république lors des élections présidentielles, ou les députés membres du Parlement chargé de voter les lois… tel que le garantie le pouvoir démocratique du peuple souverain.
La capacité du peuple a souvent été mise en doute par des grands penseurs, tel que Montesquieu : « Le grand avantage des représentants, c’est qu’ils sont capables de discuter des affaires. Le peuple n’y est point du tout propre. » . Mais comment un peuple peut-il correctement choisir un représentant ? Le peuple est-il capable de choisir ? Thiers pensait que seules les personnes aisées pouvant se consacrer entièrement à la politique, en affûtant leurs connaissances dans ce domaine, étaient en mesure de voter et faire le bon choix. Le système de vote capacitaire ou censitaire sont ainsi de bons exemples de suffrage restreint.
Aujourd’hui, le suffrage universel a valeur constitutionnelle et la capacité du peuple est reconnue par tous. Cependant, on peut s’apercevoir que les résultats électoraux