Guide de lecture du texte poétique moderne 1. Á la recherche de la poéticité :
Trop souvent l’examen d’un poème se limite à la reconnaissance des mètres employés (octosyllabes, décasyllabes, alexandrins …), de la nature des rimes (pauvres, suffisantes, riches, masculines, féminines) et de leur disposition, du type de strophe… On pense alors généralement disposer d’assez de données pour apprécier le rythme de ces vers.
Or ces investigations ne sont pas suffisantes pour entrer vraiment dans le texte poétique. Voici les premiers mots d’un recueil paru en 1983, Les objets contiennent l’infini de Claude Royet-Journoud : Les premières lignes du jour Il cherche sa langue Devant le « feu » Presque rien C’est leur langue.
Plus de vers métriques, ni de rimes, ni de strophes. Refus perceptible de la « musique » (dans l’acception classique du terme) Quant au rythme, il est produit par des moyens autres, moins schématiques, très délicats, les syncopes de la syntaxe et les blancs jouant un rôle majeur.
Or la constatation qui fonde cette nouvelle poésie c’est l’incapacité de la langue ordinaire à approcher des réalités élémentaires. a. Sonorités
Il est nécessaire d’observer et de décrire les jeux sur les sonorités : allitération (retour d’un phonème consonantique) et assonance, et de s’interroger sur les effets qui en résultent. b. Rythmes
L’essentiel est le lien qui subordonne le rythme aux divers accents et à leur combinaison. Il faut éviter de confondre rythme et métrique.
-Les autres accents, qui frappe le première syllabe du premier mot de sens plein d’un groupe
L’accent prosodique, produit par la répétition de phonèmes et de groupes de phonèmes, se laisse ramener au jeu sur les sonorités.
Les divers décalages entre l’unité métrique (vers, hémistiche) et l’unité syntaxique (proposition), à savoir rejets, externes (par rapport à la fin du vers) ou internes (par rapport à la