La prostitution au xviiie siècle
3935 mots
16 pages
INTRO L'auteur, Erica-Marie Benabou est une historienne du XXe siècle. Né en 1935, elle mourut en 1985 sans pouvoir achever l'ouvrage que nous allons étudier : La Prostitution et la police des mœurs au XVIIIe siècle. Il fut donc édité à titre posthume en 1987. Ainsi, le livre ne comporte ni introduction ni conclusion, faute de temps. Pierre Goubert, Henriette Asséo et Anne Zink, lorsqu'ils conjuguèrent leur effort pour faire voir le jour à cette ouvrage, prirent le parti de respecter cet inachèvement. L'espace géographique étudié est la ville de Paris. Elle souhaitait dans cette ouvrage mettre en lumière un monde méconnu dans le sein même de la ville de Paris : celui des prostitués au XVIIIe. Ce thème n'avait pas encore été étudié avant elle, et Mme Benabou l'inaugure donc. Elle s'appuie sur une masse imposantes de documents. Les sources sont aussi variés qu'imposantes. Il lui a fallu fouiller parmi les procès, les chroniques, les romans aussi. Elle s'appuya sur la série Y du Châtelet de Paris, le siège présidial de la ville, sur les papiers des inspecteurs de police chargés de ce que l'on nommait « la discipline des mœurs », sur les papiers de prisons, les manuscrits de la Bibliothèque nationale, les archives des préfecture de police et enfin sur les archives de l'Assistance publique. C'est donc un travail considérable de recherche ne serait-ce qu'au regard des sources manuscrites utilisées. Mais à cela s'ajoute encore les sources imprimés. Enfin, les ouvrages consultés suivent les sources sur près de 24 pages. C'est en cela que son travail de recherche est jugé comme considérable et de grande valeur : tant par son originalité que par la profondeur des recherches menées. Tout d'abord, faisons un point sur l'ouvrage en général. Il tisse deux éléments : prostitution et répression donc. Jusqu'en 1770, la répression se fait de plus en plus dure sur le monde des prostituées, notamment sur les femmes les plus modestes et plus vulnérables. Dans un