La raison permet-elle le bonheur ?
Lorsque Emmanuel Kant émet la question de l’origine du bonheur avec “Le bonheur est un idéal de l’imagination et non de la raison”, il souligne par-là l’origine ambiguë du bonheur. En effet le bonheur est habituellement perçu comme l’état de complète satisfaction, caractérisé par sa plénitude et une stabilité inébranlable. Il est par sa définition l’idéal de tous les hommes. Mais même si cet état est quasi inatteignable, les philosophes grecques lui incombent une grande importance dans une philosophie nommée l’eudémonisme. Ainsi la raison, qui est considérée comme le propre de l’homme, et comme la faculté de juger et d’agir, ne permet-elle pas d’accéder au bonheur ? On a coutume de croire que la raison en elle-même n’a pas de lien avec le bonheur. On retrouve cette idée chez Miguel de Unamuno "Le bonheur est une chose qui se vit et se sent, et non qui se raisonne et se définit". Pourtant les choses sont-elles si simples ? Y a-t-il forcément un lien entre notre raison et notre bonheur, leur est-il possible de coexister en nous ? On peut alors se demander si la raison permet le bonheur. Et ainsi, est ce que la raison peut nous aider à être heureux. Peut-elle, à elle toute seule, amener le bonheur ? Ou alors la raison ne suffit-elle pas, et que d’autres facteurs doivent intervenir ? Le plan se déroulera selon trois parties où j’exposerai en quoi la raison ne permet pas le bonheur, puis que serait le monde en l’absence de raison. Et enfin, je terminerai par en quoi la raison permettrait-elle le bonheur.
On a coutume d’affirmer que la raison ne permet pas le bonheur.
Les principes rationnels sont nécessaires. Et parce qu’ils sont logiquement nécessaires, ils sont universels. En effet, la raison est un modèle universel, valable pour tous les individus. Alors que le bonheur est relatif à l’individu, chaque personne possède son propre bonheur et le définit soi-même pour sa propre personne. Comme le dit René Descartes