La relation maitre-valet
Le valet fourbe et rusé du XVIIe siècle s'impose comme un type constitué aux comportements et procédés stéréotypés (type : le Scapin de Molière). Les valets de Molière doivent beaucoup à la tradition théâtrale. Ils empruntent leurs caractéristiques (vantardise, couardise, cupidité, ivrognerie, luxure, sens de l'intrigue, irrespect et insolence) aux esclaves astucieux et entreprenants de la comédie latine (Liban et Léonidas dans l'Asinaria de Plaute), au gracioso espagnol burlesque, et surtout aux zannis de la commedia dell'arte (Arlequin, Brighella).
II. Les nouveaux valets du XVIIIe siècle :
Dès la fin du XVIIe siècle, on assiste à la naissance d'un nouveau type de valet : les fourberies ne leur suffisent plus, ils commencent à penser à une libération. Ils deviennent les rivaux de leurs maîtres (exemple : Crispin rival de son maître, de Lesage, 1707). Ils deviennent capables de prendre leur place (exemple : Le Joueur, de Regnard). La distance qui sépare maîtres et valets décroît dans le premier tiers du XVIIIe siècle, l'époque est incertaine (désordre politique) et se prête à toutes sortes d'aventures. Le valet supporte de plus en plus difficilement de rester dans l'ombre de son maître. Il ne le respecte plus. Il rêve de justice. Cela aboutira aux conquêtes de la Révolution et à la destruction d'un certain ordre hiérarchique.
III. La domesticité dans le théâtre de Marivaux :
A) La comédie et ses valets :
Chez Marivaux, les valets, comme Arlequin et Lisette, ne jouent pas les premiers rôles. L'itinéraire amoureux des maîtres fait le sujet de la pièce. Ils ont un rôle secondaire, bien que, sans eux, bien des comédies ne seraient guère comiques. Dans ce théâtre, l'investigation psychologique et la rhétorique amoureuse sont essentielles. Marivaux a puisé cependant dans la tradition théâtrale antique, espagnole et moliéresque et ses valets sont bien représentatifs de leur époque.
C'est le moment où "une société