La responsabilité de l’exécutif sous la Ve République La notion de responsabilité des membres de l’exécutif est devenue un thème majeur de la vie politique française et dès lors, un sujet fréquemment évoqué au sein de l’opinion publique. En effet, un exemple récent l’atteste. Le 15 novembre dernier, les sénateurs socialistes ont présenté un texte au Palais du Luxembourg portant sur le thème de la destitution du Président de la République. Ce texte, lourd de symbole pour la nouvelle majorité de cet hémicycle, marque combien le principe de responsabilité est fragile et ainsi, souvent mis au cœur du débat par les différentes forces politiques. Certains affirment même que les termes de « responsabilité » et d’ « imputabilité » sont des notions étrangères à la science politique actuelle. Selon J.M Eymeri-Douzans, dans une intervention lors d’un colloque à Toulouse en octobre 2007, la responsabilité ne revêt plus aujourd’hui le sens qu’évoquait la pensée démocratique de Rousseau, « ou les gouvernants commis des électeurs sont censés être constamment soumis à une responsabilité directe », devant un peuple qui serait donc détenteur de la souveraineté. De plus, il s’agit de constater que la Ve République établie en 1958 a été vecteur d’une réelle évolution de la responsabilité politique de l’exécutif vers une responsabilité pénale. Olivier Beaud, dans un article intitulé La responsabilité politique face à la concurrence d’autres formes de responsabilité des gouvernants, évoque cette évolution comme l’illustration d’un « dysfonctionnement de la pratique constitutionnelle. Mais qu’est-ce que revêt réellement le principe de « responsabilité » ? L’opinion publique tend à interpréter la notion de responsabilité de ses dirigeants comme le fait d’être responsables, soit de se reconnaître dans leurs actes. De plus, la population assimile davantage le fait d’être responsable lors d’une « faute » commise par un membre de l’exécutif. Dans un sens plus « officiel », la